"Pour en savoir plus"
Un gène vraiment très égoïste chez l'abeille.
Les abeilles ont un mode de reproduction semblable à celui de leurs
cousines le
fourmis. La reine, qui
dispose d'une réserve de spermatozoïdes après
s'être accouplée, peut féconder un oeuf, ce qui
donnera une femelle, ou ne pas le féconder, ce qui donnera un
mâle.
Or, certains mâles portent un gène très
spécial. Celui-ci a la propriété étonnante
de détruire tous les autres gènes présents dans
les spermatozoïdes du mâle en question. Ces
spermatozoïdes ne contiennent donc plus que ce seul et unique
gène.
Si une reine est fécondée avec de tels
spermatozoïdes, imaginez ce qui arrive quand elle les utilise....
La cellule-oeuf, au lieu de contenir deux lots de chromosomes, n'en
contient qu'un, plus un gène. Comme il n'y a qu'un lot de
chromosomes, la cellule-oeuf donne une abeille mâle, comme si
elle n'avait jamais été fécondée.
La reine ne peut donc produire que des mâles, qui vont à leur tour
répandre ce fameux gène!
La colonie devrait donc être condamnée à mort
rapidement (car le travail, comme la récolte du pollen et du
nectar, n'est effectué que par les femelles stériles, ou
ouvrières).
Heureusement, les reines sont généralement
fécondés par plusieurs mâles, ce qui fait qu'elles
ont une chance d'avoir des spermatozoïdes utilisables.
Comment expliquer que, malgré la présence de ce
gène, qui est capable de se répandre très
rapidement, les abeilles existent encore?
C'est parce que dès que ce gène devient trop
fréquent, la sélection naturelle devient très
forte contre lui. Et pour cause, une reine qui n'a que de tels
spermatozoïdes à sa disposition meurt très vite,
faute d'avoir des ouvrières pour s'occuper d'elle, et le
gène n'est pas transmis.
C'est un exemple de sélection fréquence-dépendante.