Perennor
Page rédigée par Perennor-LéoJ’ai peu de souvenirs de mon enfance ou du moins je n’ai pas voulu en garder. Lorsque je jette un regard désabusé sur mon passé, je m’aperçois que je connaissais mal mes parents. De plus mes seuls souvenirs d’eux ne me les présentent pas, forcement, comme mes géniteurs.
Mon père,Varejine, était un grand guerrier et régnait sur Oerignia. Un monde qu’il avait crée, c’est ce que l’on appelle « une passe » .C’est un endroit où la révolution industrielle battait son plein tout en ayant gardé une architecture médiévale. Oh oui ! Il y avait toujours des chevaliers, des châteaux ou de princesses mais ils côtoyaient des bateaux volants ou des forteresses à vapeur…
Je me souviens en particulier de deux choses de ce monde. Tout d’abord, une imposante construction religieuse, où tout autour de laquelle s’était lové une sculpture d’un serpent géant, et le château familial. Celui-ci était d’une impressionnante stature. Fait de pierre volcanique, il était composé de six tours et d’un bâtiment principal. Chaque sommet des tours pouvait pivoter sur elle-même et était équipée de canons capables de projeter des boulets. La château ne pouvait pas s’élever dans les airs par contre son corps principale, si.
Je me rappelle que mon père m’emmenait souvent dedans pour survoler le pays. Il était toujours très nostalgique sur ce qu’il appelait les temps anciens. Il regrettait la franchise d’antan. C’était un homme châtain clair d’une imposante taille. Sa barbe brune était frisée et longue avec laquelle il faisait des tresses, comme les vikings. Ma mère était douce et gentille du moins ce dont je me souviens. C’était une grande rousse avec des cheveux frisés qu’elle portait en natte.
J’avais peu d’amis préférant la solitude à une débauche d’amitié hypocrite. En effet, une concurrence constante entre les clans était maintenue par notre intermédiaire, nous les futurs successeurs. Beaucoup espéraient que leurs fils deviendraient un membre de la garde noire. La garde noire est l’élite du chaos, ils protègent le roi du chaos vivant dans un endroit appelé « Bout du monde ». Notre monde et toutes les autres passes étaient reliés à celui-ci par l’intermédiaire de routes noires. Ce « bout du monde » est le « vrai » monde du Chaos d’où est puisé notre pouvoir, le Logruss. Je me souviens de ma dure période d’apprentissage de ce pouvoir et celui de la métamorphose, cette science permettant de nous transformer en quelque chose de plus fort ou plus résistant en altérant notre physique. Mon père pouvait se transformer en un homme ailé à tête de lion tandis que ma mère devenait une femme ailée avec une tête de cygne.
Malgré cette compétition entre famille, j’ai eu tout de même deux véritables amis.
Ils s’appelaient Sirkviak de la Maison Darkside et, surtout, Fravia de la Maison Maldir. Ensemble, on peut dire qu’on a fait les 400 coups. Puis lorsque nos premiers signes de puberté firent leur apparition, nos relations évoluèrent. J’ai entendu dire que l’amour trahissait l’amitié. J’étais attiré par Fravia alors qu’elle ressentait de l’amour pour Sirviak. Le triangle amoureux ? Non, car Sirviak aimait aussi Fravia. C’est le jour de mes 19 printemps de ma vie que je décidais de les quitter et surtout d’oublier Fravia dans de nombreux bras féminins. Une réaction puérile qui, sur le moment, pourtant me semblait la plus adéquate. Mes parents ne me virent pas d’un bon œil la tournure de « Casanova » que j’empruntais. On nous juge toujours sur nos apparences, je souffrais à l’intérieur et on me critiquait à l’extérieur. Ne vous inquiétez pas, je ne m’apitoie pas sur ces années qui furent peut-être sans le savoir les meilleurs que j’ai eus…10,15 peut-être 100 femmes, je ne sais plus, passèrent une nuit dans mes bras et même plusieurs en une fois. Autant dire que je buvais aussi, beaucoup, histoire de parachever ce tableau stéréotype d’une déchéance. J’avais besoin d’une douche froide et…je l’ai eu.
C’était un matin blanc ciel comme tous les matins dans ce monde, je descendais la faible pente qui menait à la route vers le château familial. Malgré que l’énergie principale du monde fût la vapeur, mon père s’était assuré que son monde n’était pas défiguré par une industrialisation excessive. La nature restait dominante. Lorsque je m’approchais de ma destination, je vis que quelque chose clochait. Tout était en flammes. De la moindre brindille au plus haut sycomore, tout était dévoré par cette lueur incandescente qui semblait insatiable. Les tours ne crachaient pas de boulet malgré la présence d’ennemis aux portes.
Mon père avait fait l’erreur de penser qu’il ne serait jamais attaqué puisqu’il s’était retiré de la cour du Chaos. Il avait donc privilégié, dans son monde, les arts à la guerre. Il en payait le prix maintenant.
Ne me voyant pas me lancer tête baissée dans une bataille contre une centaine d’hommes, malgré mon excellent niveau en escrime, j’utilisais comme entrée ma sortie pour mes escapades nocturnes. C’était un passage secret, des plus classiques, dont l’entrée se situait sous un menhir. Je soulevais sans grand effort la pierre et m’engouffrait dans le passage. L’obscurité ne m’avait jamais dérangé. Je ne sais combien de fois j’ai emprunté saoûl, ce tunnel. Je l’avais donc aménagé pour que je puisse progresser assez rapidement malgré une marche que je qualifierais de « crabesque ».Je courais, mon cœur battait dans ma poitrine et une centaine de questions assiégeait mes pensées avec comme éternelle ritournelle : « Pourquoi ? »
J’arrivais au bout du tunnel, je gravis les dernières marches. Je soulevais la plaque, elle était plus lourde que d’habitude. Un corps reposait dessus, celui d’une servante. Elle avait été éventrée. Je faisais glisser Lorniandir, hors de mon fourreau. Cette épée fut forgée par mon père pour mon 17ème anniversaire et je la maniais comme un maître.
J’entendis des cris provenant du couloir. Je sortis précipitamment de la pièce, un homme habillé en armure était en train de violenter une femme. A mon arrivée, il se retourna. Pas assez vite pour lui, je le décapitais d’un revers de mon épée. Sa tête rebondit contre le mur du couloir avant de finir sa course entre les jambes de la courtisane. Je l’aidais à se relever, elle était en état de choc. Elle me remercia avant d’éclater en sanglots. Je n’avais jamais été en contact avec la guerre et encore moins de tuer un homme. Mais quelque chose dans mon sang bouillait de fureur et ne voulait qu’une seule chose sortir, pour tuer. Je laissai la jeune femme et me précipitais dans les couloirs Au fur et à mesure de ma progression, les ennemis tombaient sous mes coups. Je sentais que rien ne pouvait m’arrêter. Progressivement de longues griffes poussaient au bout de mes doigts et des crocs pointaient leur éclatant blancheur à la commission de mes lèvres. J’avais atteint la cour principale, haletant et écument de rage, lorsque je les vis. Deux hommes dont l’un avait un masque, se battaient contre mon père. C’étaient deux hommes de forte carrure, l’un portait un médaillon qui se balançait à chaque fois qu’il donnait ou esquivait un coup. L’autre avait une cape d’azur et or, sur laquelle une licorne était brodée. Les deux avait une armure jetant des reflets noirs. J’hurlai « PERE !!! » et c’est là que j’aperçus ma mère, l’épée à la main, agonisant dans son sang. Le type cagoulé se retourna et me cria :
« Reste en dehors de tout ça, toi !! Nous sommes venus pour te récupérer pas nous battre ! »
Je fonçais sur lui sans l’écouter alors il m’écarta violemment avec un revers de la main. Je fus projeté contre un mur. J’étais à moitié sonné.
« Tu l’as bien élevé !!!
-Il n’est plus à toi !!
-C’est ce que nous verrons !! »
Ce fut le dernier dialogue que j’entendis, une enveloppe lumineuse m’entoura. Des crépitements me parcoururent. C’était ma mère qui était en train de lancer le sort. Le type à la licorne s’approcha d’elle et lui enfonça son épée entre les deux omoplates. Elle ne pu finir son invocation, mais je fus tout de même projetés dans une des nombreuses « passes » existantes. Du fait que l’invocation n’étant pas complète, une partie de ma mémoire resta en Orignia.
C’est avec très peu de souvenirs que j’arrivais dans un monde, qui m’était totalement inconnu, avec une épée à la main. J’avais arrêté ma transformation et mon cœur était rempli d’un profond chagrin dont j’ignorais la cause. Merci amnésie. Le monde dans lequel j’étais arrivé s’appelait Eternia. Du moins c’est ce que disait la pancarte devant moi !
On ne pouvait pas dire qu’il était gris. Le pays semblait plongé dans différents pots de peinture, sans nuances. Je me relevais et me dirigeais à ce qui ressemblait à un château de conte de fée. Il était d’un blanc immaculé et pas une brique de dépassait de la construction. Il y avait des fleurs aux fenêtres des tours, et des bannières dorées claquaient au vent. On pouvait entendre le chant de nombreux oiseaux, du pinson à la mésange. Alors que je pénétrais dans le château dont le pavillon était baissé, je me demandais, à quel moment j’allais tomber sur la princesse blonde du coin. J’avais presque raison puisqu’elle « tomba » du ciel.
C’est donc au moment où j’allais me présenter aux gardiennes du Château, qu’une femme vêtue d’une mini robe blanche, se posait à l’aide un pégase à la crinière bleu, à côté de moi. Les soldats se mirent au garde à vous. Elle descenda du cheval sans omettre de nous gratifier de la vue de son string argenté, et se campa devant moi. J’avais oublié une partie de mon passé mais pas celui de Don juan, malheureusement pour moi.
« Je m’appelle She-ra, étranger ! Bienvenue en Eternia ! Comment t’appelles-tu ? »
Pourquoi parlait-elle si fort ? Et comment lui expliquer mon amnésie ? Je devais improviser. Trouver un nom qui sonnerait bien. Je choisis le nom de :
« -Nordor. Vous pouvez m’appelez Nordor. » Dis je en lui embrassant la main.
Elle retira sa main et dégaina son épée.
« Gardez vos manières de pourceau masculin pour vous ! Sinon vous rejoindrez mon cousin dans les cachots du donjon !! »
Je ne me sentais pas dépaysé du Chaos. Je choisis de faire profil bas.
« Je m’excuse, je ne désirais point vous enfoncer euh…vous offensé »
Elle rougit.
« Très bien. Nordor. Je me suis un peu emportée. Je vous offre l’hospitalité pour la nuit dans mon château pour m’excuser. Mais juste une nuit ! »
Je ne vis que des femmes dans le château, d’ailleurs elles me dévisageaient avec une certaine concupiscence. J’étais sur un nuage. J’avais l’impression d‘être un sultan visitant un harem potentiel. C’est peut-être cette pensée ou la bave qui coulait au coin de mes lèvres qui firent tousser la demoiselle She-ra.
Elle reprit la visite de son château auquel j’avoue n’avoir prêter aucune, mais réellement aucune attention. Par contre elle semblait vraiment détester son cousin, un certain He-man. S’ils avaient un chien s’appellerait-il Dog-ra ? Elle m’indiqua mes appartements avant de me donner rendez vous le soir à dîner. Ma peine avait disparu, surtout pour la bonne et simple raison, qu’elle m’en était toujours inconnu. Je regardai par la fenêtre de ma chambre les filles qui s’entraînaient, et me demandait à qui j’allais proposer de continuer l’entraînement ici .Certaines sentirent, peut-être, mes regards assez insistants sur leurs minis jupes en cuir noires car plusieurs se retournèrent. Je leur fit un geste de bienvenue avec mon plus beau sourire. Ce qui conduisit à faire tomber un pot de fleur jusqu’au pied de She-ra, qui venait les voir et qui, bien sûr, passait sous ma fenêtre. Je rentrais précipitamment la tête sous les gloussements amusés des guerrières.
C’est clair, j’avais marqué des points mais pas forcement dans les bonnes colonnes pour tout le monde.
Au bout d’une heure, je me risquais à me diriger de nouveau vers la fenêtre. Il faut me comprendre, c’est dur d’essayer de se reposer en entendant des cris d’efforts de femmes.
Je la vis baignée dans un rayon de soleil, She-ra. Elle expliquait le maniement des armes. Les coups violents de son bouclier ne faisait qu’accentué les mouvements de sa poitrine généreuse et mon angle de vue m’offrait une vue plongeante sur son décolleté plus que garni. Je me demandais comment elle faisait pour ne pas s’éborgner avec, surtout qu’ils n’avait pas de soutien quelconque….
J’étais concentré sur mon observation quand j’entendis une porte s’ouvrir, je me retournais avec l’air d’avoir observé des vallées et monts de la région autre que ceux de la propriétaire. Je vis une créature croisement improbable avec un hibou et possédant des longues oreilles multicolore rattachées à son corps comme les écureuils volants. D’ailleurs, ça volait.
Je laissai échapper un sifflement.
« Je ne sais pas de quel passes tu viens, mais ils t’ont pas loupé !
-Une passe ? Vous pensez que je suis le produit d’une orgie ?
-Euh…Non, une passe, c’est une sorte de monde parallèle…Mais, Tu parles !
-Je pense aussi » me dit-il en levant son sourcil ce qui lui donnait l’air d’une peluche mal faîte.
Une deuxième chose apparaît…Enfin….Je pense qu’il y avait quelqu’un dans ses habits flottants. A peu près 1 mètre du sol flottait, donc, une grande robe violette surmontée d’un chapeau pointu rouge, encadré par deux oreilles bleues en pointes. Des manches de la robe dépassaient deux mains bleues, Un regard jaune me scrutait.
« Vous êtes nombreux encore dans la ménagerie ?
-Tu vois, il ne me connaît pas !
-C’est peut-être un piège, Orko !
-Ecoutez les gars, j’ai une légère amnésie. Donc je ne me souviens pas vraiment d’où je viens.
-Vous cherchez des renforts pour libérez votre prince, hein ? Orko !
-Mais non, dit la forme sous le chapeau, de toute façons ce problème va être réglé, non ?
-Tu crois…Ma maîtresse est en colère et outrée !
-Je ne voudrais pas vous froisser mais j’étais en train de me reposer..
-Mater plutôt ! »
Je rougis avant de bafouiller un « non ».
« Peu importe, si ma maîtresse t’a accepté…Je n’ai rien à dire…. »
Ouf ! Pensai-je .
Soudain un cri de douleur s’éleva de la cour d’entraînement.
Je me précipitais vers la fenêtre de ma chambre, situé au premier étage. She-ra était en train de fouetter une guerrière qui hurlait de douleur.
« Je t’avais prévenue ! Tu ne m’écoutes jamais !!!!
-Pitié !!!Maîtresse !! »
A la vue de cette scène, quelque chose en moi refit surface. Un souvenir. Récent. Une femme se faisant épinglé par une épée. Sans écouter ma raison, qui criait « Réflechis ! » dans ma tête, je sautais de la fenêtre de l’appartement situé au premier étage.
Je me réceptionnais sur mes pieds et attrapais la main de She-ra.
« Je pense qu’elle a compris. » dis-je.
Elle dégagea brutalement sa main et se tourna vers moi avec une drôle de lueur dans ses yeux.
« Etranger, de quoi te mêles tu !!! »
Elle jeta son fouet et dégaina son glaive qui pendait à sa ceinture.
« Holà ! Du calme ! »
Elle commença à m’attaquer, je l’esquivai et j’essayai au maximum de la regarder dans les yeux.
« Je ne veux pas me battre avec vous…
-Sale Mâle prétentieux…. »
Je sortis mon épée et bloqua un coup imparable sans cette dernière. Je m’aperçu bien vite qu’elle m’était supérieur au niveau de la force, mais il me restait la ruse. Je continuai de parer ses coups d’estocs tout en me dirigeant vers le fond de la cour, les guerrières s’écartant sur notre passage. Arrivé près des chevaux, je la laissais m’attaquer puis m’écartais au dernier moment et lui donna, du plat de l’épée, une tape sur son joli postérieur. Je ne sais pas si c’est ma force ou son épuisement du a l’entraînement, en tout cas elle fut emportée par mon coup et fini dans l’abreuvoir des chevaux sous un cri d’exclamation général féminin.
« Je suis désolé » Babouillais je en me penchant pour l’aider à sortir de l’eau, mais elle m’écarta violemment la main.
Mes yeux, que j’avais réussis à focaliser sur son visage tout au cours du combat, décidèrent de s’offrir une vue sur son chemisier blanc mouillée, ne dissimulant rien de sa superbe poitrine. Bien sûr, elle s’en aperçut. Bien sûr, elle rougit et m’envoya un claque qui m’apprit à voler sur 25 mètre avant de rencontrer un mur. Et bien sûr, alors que je tombais dans les vappes j’entendis un « Tous les même ! »
Je courais dans un sentier noir et tortueux. J’étais poursuivi par une licorne. Je perdais du terrain.
Quand tout d’un coup, je me cognais contre un mur. Je m’adossais au mur. J’étais terrifié, j’avais neuf ans. La Licorne s’arrêta à quelques mètres de moi et se redressa. Elle s’avança vers moi en marchant sur deux pattes et retira son habit d’animal. C’était un homme en dessous. Il me tendit la main en me disant « Viens avec moi, mon fils. ». Je le repoussais et commençais à escalader le mur. Il m’agrippa la cheville et me tira fort, me faisant tomber à la renverse. J’entendis quelqu’un crié : « Ne lui fais pas de mal, on a besoin de lui »
Je me réveillais dans un cachot noire et humide, comme souvent sont les cachots, à côté d’un grand type musclé blond. Honnêtement, j’eus très peur que les douches ne soient pas séparées... On a souvent des préjugés, et je le regrette. Il s’avérait très sympathique ce compagnon de mésaventure, il se nommait He-man .J’en déduisis, sans trop de mal, que c’était le fameux cousin de la blonde incendiaire. Il m’expliqua avant, que sa cousine ne devienne « cousinophobe », tout allait bien. Ils vivaient heureux avec les oiseaux qui chantent, les poules qui dansent bla bla bla…puis celle-ci devint jalouse de toutes les conquêtes amoureuses de He-man et décida de l’emprisonner pour qu’il ne souille pas la famille royale. Pathétique Histoire.
Bien sûr, on s’est tout de suite entendu, amitié et compréhension masculine, et je lui ai promis de le libérer. Même si, pour ma part, je n’en avais aucune idée comment j’allais m’y prendre.
C’est à ce moment là, le hasard faisant bien les choses, que la fille qui avait subit une correction sévère par She-ra, se faufila dans le couloir du cachot à la « barbe » des gardiennes. Elle s’appelait Norya. C’était une très belle femme à la peau mate et aux cheveux d’argent. Elle nous ouvrit la porte de notre prison et m’offrit un baiser comme récompense. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à s’enfuir, je retournais dans le cachot.
« Tu nous suis pas ? » S’inquiéta-t-elle
« Non, je me ressouviens maintenant comment voyager à travers les passes, je préfère me concentrer dans un endroit sombre et…seul.
-Tu veux une monture ? me demanda monsieur muscle
-C’est pas bête ! Si tu arrives à descendre un cheval dans les cachots, gros nigaud !
-J’ai mieux, un tigre de combat il est vert, zébré de rayure marron avec une belle selle rouge.
-Euh…non merci, je trouverais bien un destrier de meilleur goût vestimentaire dans le monde où je vais aller.
-Bon courage Nordor et sache que tu seras toujours bienvenue à Eternia ( il fit une pause) enfin du moins dans ma partie.
-C’est ça ! Bon courage avec ta cousine, les histoires de famille j’en ai lus et c’est pas simple ! »
Je rentrais dans le cachot et me concentrait face au mur. Petit à petit le mur disparaissait et une route sombre se formait .Des arbres apparaissaient le long de celle-ci, puis de l’herbe et enfin un bâtiment.
J’avançais un pas sur cette route et je remontais vers le grand bâtiment. Devant moi, se dressait une grande bâtisse blanche avec une croix sur la façade. Pourquoi ais-je pensé à un animal peut-être à cause de l’autre truc hibou de tout à l’heure, en tout cas je me retrouvais face à un raton laveur me regardant d’un air ahuri. Le décor avait changé. J’étais dans une sorte de prairie verte sans souris qui courent. Une voix piaillarde de gamine s’éleva derrière moi.
« Capucin ! Capucin ! Ah ! Te voilà ! »
Elle s’arrêta devant moi. C’était une gamine avec des cheveux blonds bouclés, ça devient une habitude dans ma vie, et une robe avec un jupon qui dépasse.
« Bonjour Monsieur ! C’est vous qui avez trouvé mon Capucin ? Je vous remercie ! »
Elle se baisse pour ramasser son animal.
« Je suis où ici ?
-Vous êtes à l’orphelinat Sainte Geneviève ! Vous vous appelez comment ? »
Bon, faut que je me casse d’ici.
« Personne !! Maintenant, dégage !! »
Un cheval arrive au galop surmonté d’un prince en miniature avec un kilt. La gamine fonce vers lui en pleurant et en me montrant du doigt. Le type se rapproche.
« Monsieur, pourquoi importunez vous cette demoiselle ? »
La demoiselle en question me tire la langue, planquée derrière le cheval de son pote.
« Bon. » Lançais je à moi-même
« -Répondez à ma question !
-J’ai besoin d’une monture. »
J’attrape le bras du moufflet et le fait tomber par terre.
« Mon prince des colline » s’écria-t-elle en se précipitant vers lui.
« Prince de mes couilles » dis je en me servant du dos du garçonnet pour monter sur le cheval. Je pris la direction inverse de l’endroit où se trouvaient les deux tourtereaux.
En gros je m’éloignais.
Je suis cruel ?
Oui et alors ?
Je me concentre pour faire apparaître une route noire, un fleuve se matérialise avec un bateau à roue dessus. Deux gamins sont en train de pêcher, je n’entends qu’un morceau de leur dialogue :
« Bien Joué Tom ! ». Je continue de galoper sur le chemin pour pénétrer dans un monde ou des hommes félins se battent contre une momie et des batraciens. J’accélère la cadence et j’arrive au milieu d’une compétition de gymnastique. Je continue à me concentrer de plus en plus. Un moulin à vent, un lion, un épouvantail, un guerrier tout en métal et une fille, avec une robe et son chien me disent bonjour. Un monstre orange et un autre vert du nom d’Hippolyte, des peluches se mettant en boules pour sauter, des gamins dans un condor en or géant, voilà tout ce que je croise durant ma folle épopée.
Je m’arrête éreinté, à côté d’un carrousel où un chien, genre fox terrier, est en train de parler avec un fort accent british, à une vache avec un chapeau.
« Regarde qui voilaaa, Azalé ! Un pauvre humain egawé ! » Dit-il en faisant deux tours sur lui-même
« Viens pas me chercher des puces, le clebs !!
-Ne t’inquiètes pas j’en howeur ! »
Concentrons nous. Je dois me ressouvenir du monde d’où je viens, d’une personne. Je pourrais ainsi accéder à ma passe….
Mon visage se figea d’horreur ! Je me ressouviens maintenant c’était ma mère la personne tuée avec l’épée et mon père se battait contre ces deux type. Je revois le château en flammes, une larme coule sur mon visage pendant que la route noire se matérialise. Je remonte à cheval et je trotte jusqu’à ce qui ressemblait au château de mon enfance. Seul Les briques demeurent, le reste étant calciné. Je n’eu pas beaucoup d’effort à faire pour trouver les cadavres de mes parents. Ils étaient exposés à la vue de tous. Leurs têtes étaient à moitié piquées par les corbeaux. Je descendis de cheval et creusai deux tombes pour mes parents.
Je ramassai le médaillon de mon père portant l’emblème de la famille et je jurai de les venger devant ce qui était leurs dernière demeure….
Perennor, vu par
Léo